des troupes alliées sur nos boulevards, ni les scènes honteuses qui signalèrent leur entrée.
Je ne quittai ma retraite qu’au bout de plusieurs jours, lorsque notre sort fut fixé, lorsque, faute de mieux, les corps de l’Empire eurent disposé de la couronne, transféré notre allégeance d’un gouvernement à un autre, et préparé à la France un nouvel avenir.
Je revis, sans leur porter envie, quelques-unes des personnes engagées dans ces transactions. M. le comte d’Artois venait d’arriver ; c’était à qui se ferait présenter à lui ; les vieux royalistes accouraient des quatre coins de la France, et les serviteurs de l’Empire se précipitaient pour les devancer. On me pressa d’en faire autant et de ne pas négliger la part de restauration que mon nom pouvait me valoir, d’autant que, fort obscur jusqu’alors, je n’avais rien à me faire pardonner. Mais tout ce que je voyais m’inspirait un profond dégoût et me semblait un peu ridicule. Je ne résistai pas toutefois, un matin, à l’envie d’entrer incognito, c’est-à-dire sans uniforme, et sans me faire nommer dans la salle basse du pavillon de Flore, où M. le comte d’Artois distribuait des sourires et des compliments à tout venant. J’entrai à petit bruit, sans