prêtait, dans cette entrevue, de violence et d’emportement à l’interlocuteur couronné.
Il faut en croire sans doute M. de Metternich ; mais je dois dire que, le jour même, le lendemain et les jours suivants, le bruit auquel je fais allusion était fort accrédité chez les personnages les mieux informés et qui tenaient de plus près à l’empereur et qu’en particulier, ce mot dangereux : Combien l’Angleterre vous a-t-elle donné ? n’était révoqué en doute par personne. J’ajoute, pour mémoire, que l’indifférence témoignée par l’empereur, au dire de M. de Metternich, sur les pertes de l’Allemagne, durant la campagne de Russie, s’était exprimée, quelques jours auparavant, avec une naïveté plus originale.
– Au bout du compte, avait-il dit à M. de Narbonne qui me le répéta le soir même, qu’est-ce que tout ceci me coûte. Trois cent mille hommes, et encore il y avait beaucoup d’Allemands là-dedans.
Enfin, le 15 juillet, après forces allées et venues, après des tergiversations sans nombre, l’empereur nomma pour plénipotentiaires au congrès qui devait s’ouvrir immédiatement à Prague, et se terminer au plus tard le 16 août, date de la dernière prolongation de l’armistice, M. de Narbonne et