mon fenil et que j’entrais dans une maison de poste dont le nom m’échappe, baragouinant quelques mots de polonais pour obtenir des chevaux, j’entendis une voix sépulcrale qui, du fond d’un lit placé lui-même au fond de la chambre, baragouinait, de son côté, quelques mots d’un français égal à peu près à mon polonais, mais avec un accent anglais très prononcé. Cette voix était celle de M. Barlow, ministre des États-Unis en France, lequel avait suivi M. de Bassano jusqu’à Wilna, poursuivant avec la ténacité de son pays et de son caractère, ses réclamations contre les conséquences du blocus continental. Afin d’éviter d’être pris par les Russes, ou pillé par les Français, à la débandade, il retournait en France par Vienne ; afin de se préserver du froid, il avait chauffé à blanc sa voiture ce qui lui avait valu une fluxion de poitrine dont il se mourait. Je lui fis inutilement offre de services il était très bien soigné par ses gens, et ne survécut que quelques heures à notre entrevue.
J’ai raconté cette singulière rencontre à la Chambre des députés, en défendant, comme ministre des affaires étrangères, le traité qui faisait droit aux réclamations du pauvre M. Barlow.
En arrivant à Varsovie, je trouvai l’ambassadeur