scription son certificat d’origine et la date de son entrée dans cette petite nécropole. Sur le fronton était gravé ce vers de Virgile :
- Sunt lacrymœ rerum et mentem mortalia tangunt.
Je ne suis point enclin à la mélancolie, c’est une disposition d’âme que je comprends sans l’éprouver. Je l’avouerai néanmoins, ce lieu était le but favori de mes promenades ; j’y revenais sans cesse, involontairement ; arrivé là, j’y restais, je me surprenais, en lisant les inscriptions dont les murs étaient en quelque sorte diaprés, à rêver d’abord sur les destinées du pauvre pays dont je voyais les disjecta membra se redresser et se rapprocher comme dans la vision d’Ézéchiel, puis sur celle de la noble famille qui, dans ses jours de prospérité, avait élevé ce monument à l’instabilité des choses humaines ; puis enfin, sur le cours mystérieux des destinées de l’humanité. Je croyais entendre, comme en lisant l’Histoire universelle de Bossuet, le fracas des empires tombant les uns sur les autres, et je répétais machinalement le vers de Virgile, qui n’a guère de sens quand on essaye de lui en trouver un, mais qui réveille dans l’âme, comme la musique,