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je commençai mon excursion comme un curieux et un oisif que j’étais.

Je passai quinze jours environ à Pulawy en allant à Cracovie, et autant en revenant. Je n’ai vu nulle part une habitation aussi digne d’envie, pas même en Angleterre, si renommée et si justement renommée en cela comme en toutes choses.

Le château n’était ni grand, ni régulier, ni même splendide, mais la Vistule coulait à ses pieds et roulait ses flots à pleins bords, à travers les jardins, le parc, la contrée tout entière, sous l’ombrage d’une forêt de sapins séculaires sur les deux rives étaient semés en profusion, comme de simples fabriques, des monuments copiés sur les plus beaux modèles de l’Italie et de la Grèce, le tombeau de Scipion, le temple de la Sibylle, etc., ou retraçant les plus beaux souvenirs de l’histoire de la Pologne et renfermant en armures, en joyaux, en ornements les reliques les plus précieuses.

Vers le milieu du jardin se trouvait une petite maison en style gothique, construite entièrement, du sol jusqu’aux combles, avec des pierres rapportées, soit de quelque monument, soit de quelque lieu célèbre ; chaque pierre portait en forme d’in-