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raisonnablement pour ce pays, si digne d’intérêt par ses malheurs, ses sacrifices et son courage, victime, dans le dernier siècle, de la perfidie la plus noire et la plus effrontée, auquel me rattachaient des traditions de famille, à qui mon grand-oncle, le comte de Broglie, avait consacré la plus grande partie de sa vie. Le souvenir en était encore présent à beaucoup d’esprits et me valait un accueil dont j’étais d’autant plus reconnaissant, qu’en ce temps-là, je n’étais, moi-même, guère au fait de la négociation suivie pendant tant d’années par le comte de Broglie, tant ostensiblement qu’en secret dans l’intérêt de la Pologne. Depuis, comme ministre des affaires étrangères, j’ai eu occasion d’y jeter les yeux, et l’on en trouvera, dans mes papiers, un exposé très bien fait par une main très exercée[1].

Réfléchissant donc, par occasion, sur l’avenir de la Pologne :


Car que faire en un gîte, a moins que l’on ne songe ?


il me semblait que le mieux qu’on pût espérer de

  1. J’ai depuis complété cet exposé par de nouvelles recherches dont j’ai publié le résultat dans deux volumes intitulés le Secret du roi. (Note de l’éditeur.)