Arrivés à Bayonne, nous en repartîmes sur-le-champ pour Paris.
L’empereur ne me fit point appeler. Le duc de Raguse a rendu compte, dans ses Mémoires, d’une manière fort piquante, de la mission de Jardet, de ses entretiens avec l’empereur, et notamment du dernier ; il n’y a pire sourd, dit-on, que qui ne veut pas entendre : l’empereur, en ce moment-là, était ce sourd-là.
Je vis le prince de Neuchatel. Il me reçut assez mal, ne m’écouta guère, et voulait me renvoyer en Espagne. Je lui fis parler par M. de Narbonne, alors aide de camp de l’empereur : il n’insista pas ; en tout cas, je n’y serais pas retourné.
Je vis le ministre de la guerre, qui m’écouta très attentivement, et, après m’avoir entendu, me congédia, sans s’occuper, grâce à Dieu, de moi ni de ma destination future.
Je vis M. de Bassano, qui, de secrétaire d’État devenu ministre des affaires étrangères, me proposa la place de consul général Dantzick. C’eût été changer de carrière, et prendre dans la carrière diplomatique celle des deux branches qui n’avait point d’avenir. Je le remerciai respectueusement, en me recommandant d’ailleurs à ses bons offices.