faveur de la femme, et l’avait épousée plus tard ; elle était plus âgée et plus riche que lui. Chargé, comme auditeur, du portefeuille, en 1806, il l’avait perdu en route, et, pour ne pas se présenter au quartier général les mains vides, il était venu à Paris, conter à l’archichancelier, qui lui voulait du bien, sa triste aventure.
Ces deux événements l’avaient perdu de réputation, le premier dans la magistrature, le second dans le Conseil ; de telle sorte qu’après sept ou huit ans de travaux, il en était toujours au même point. Ce ne fut qu’à grand’peine, et en acceptant avec empressement une mission dont personne ne voulait, qu’il obtint d’être nommé maître des requêtes. C’était néanmoins un homme instruit, intelligent, actif, décidé, et d’un commerce agréable. Je ne sais s’il a mérité les reproches qui lui furent adressés plus tard, et dans des circonstances très différentes. Tout le temps où j’ai servi sous ses ordres, je puis rendre témoignage à l’intégrité de son administration.
Dès le lendemain de notre arrivée, il s’entendit avec le maréchal Bessières pour répartir entre nous les emplois vacants.
Le territoire occupé par l’armée du Nord était