le ministre de l’intérieur, l’autre par le conseil des ponts et chaussées tous les efforts faits, soit pour éclaircir, soit pour apaiser le différend avaient été vains. M. Molé me donna pour instructions, en m’envoyant sur les lieux, de visiter avec soin l’état des travaux dans tout le département, comme si c’eût été là l’unique but de ma mission, et d’instituer, à l’insu des deux parties contendantes, une enquête confidentielle, en ne m’adressant qu’à des personnes sûres et bien placées pour savoir le fond des choses.
Ces personnes-là, il fallait les trouver moi-même, et ne pas me laisser pénétrer par elles.
Je passai plusieurs semaines dans le département de la Sarthe. Je parcourus les routes en tous sens, je fréquentai la société du Mans, et ne revins à Paris qu’après avoir recueilli toutes les informations désirables, et préparé la solution de la difficulté en remontant à son origine.
On trouvera dans mes papiers la minute de ma correspondance avec M. Molé, qui m’a plus d’une fois reparlé de cet affaire, durant le cours des événements qui nous ont plus tard, et tour à tour, rapprochés et séparés.
Revenu à Paris, je suivis avec assiduité les