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trines tient en partie à leurs conséquences. En abaissant l’homme au rang des bêtes, on le débarrasse du joug du devoir, et en supprimant la différence si évidente entre la vie rationnelle et morale et la vie des sens, on permet à cette vie inférieure de s’emparer de l’homme tout entier.

La vraie science, parle un autre langage. Elle reconnaît la ressemblance entre l’homme et l’animal, mais elle constate aussi les différences, et lorsqu’elle compare l’être doué de la parole, l’être moral, religieux, connaissant la vérité, et l’être qui ne fait que sentir et qui ne perçoit que le visible, elle dit : L’homme n’est pas seulement une espèce distincte ; il n’est pas seulement une classe, un ordre, il constitue à lui seul un règne humain, dont la parole est le caractère extérieur et dont la connaissance de l’invisible et de l’absolu, ou ce qui revient au même, la connaissance de Dieu, est le caractère intérieur et le trait distinctif suprême. Dès lors il est oiseux de chercher dans l’observation des animaux le secret de l’origine de la morale. La morale n’existe pas chez l’animal ; elle est un fait exclusivement humain, c’est dans la nature humaine qu’il faut en chercher la source.


V


Le passage graduel de l’animal à l’homme, fondement et principe du système évolutioniste appliqué à la morale, étant une chimère, le système lui-même doit périr. Il sera bon cependant d’en considérer directement les deux thèses principales, la formation de règles morales par l’instinct social et la production d’un absolu imaginaire par l’hérédité, afin de voir si elles peuvent soutenir un examen sérieux et impartial. Et d’abord est-il possible d’admettre que l’état social humain ait précédé la notion de moralité, et que ce soient les blâmes et les éloges, les châtiments et les récompenses imposés par la société qui aient produit les notions de bien et de mal ? Il faudrait pour cela que la société humaine ait pu exister antérieurement à la conception de la notion du devoir. Or nous pouvons démontrer que cela est impossible. En effet, nous avons montré que l’on ne peut tirer aucune analogie des sociétés animales. Celles-ci sont construites par la nature sur un plan tout différent. Il y a chez les animaux doués de sociabilité une séné d’instincts aveugles parfaitement déterminés, qui servent de lien à la société. Les abeilles conservent le nombre suffisant de mâles et de reines pour la reproduction de la race, elles tuent les autres. Elles construisent d’avance le nombre de cellules nécessaire pour chaque