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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

elles, ce sont des phrases creuses et vides de sens. L’enfer de Dante n’est pas plus épouvantable, que leur existence. La vie parisienne est terrible aux pauvres n’ayant qu’un maigre salaire. Un écrivain a dit « Paris est le paradis des femmes, et l’enfer des chevaux. Moi je dis : Paris est le paradis des demi-mondaines et des chevaux de luxe, l’enfer des honnêtes travailleuses et des chevaux de fiacre. Tous les deux entrevoient la mort, comme une heureuse délivrance. Voilà leur idéal ! »

Dans le courant de l’année 1864, Victor Hugo publia Les Misérables, ce fut un évènement que cette œuvre dans laquelle le poète traita la plus haute question de la philosophie sociale.

Les classes dirigeantes en furent épouvantées. Comme l’ouvrage se vendait cher, je me suis abonnée dans un cabinet de lecture, au prix de 1 franc par 24 heures.

Je l’ai lu avec un grand intérêt. Ce roman philosophique, réveilla les esprits endormis et fit penser.

Je me souviens que mon mari et moi, nous passâmes la moitié des nuits pour le lire ; il est assez long, il nous avait passionnés

Quoi qu’il y ait 44 ans que j’ai lu cette œuvre pour la première fois, je la relis toujours avec plaisir, au moins une fois par année (avec nos élèves). Fin janvier 1864, un décret impérial proclama la liberté industrielle, historique, artistique des théâtres.

L’heure était venue pour Émile Olivier, de lever le masque de trahison, M. de Morny flattant sa vanité,