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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

linge, des moutons, des vaches et des bœufs, des cadavres, des berceaux. Le troisième jour, on tenta de ramener sur la rive quelques épaves ; un pauvre petit enfant endormi dans son berceau, qui flottait au gré des eaux, fut sauvé.

J’ai vu des choses affreuses dans ma vie, rien ne me semble plus épouvantable qu’une inondation. Aucune puissance humaine, aucun dévouement ne peuvent dominer cette effroyable catastrophe.


En temps ordinaire beaucoup d’étrangers visitent les bords de la Loire, ces rives charmantes et ombreuses, bordées de villas magnifiques, de jardins et de parcs.

L’empereur, en allant visiter les désastres de Montargis, s’est arrêté quelques heures à Orléans, où il fut reçu très froidement.

Il est probable qu’il dut la conservation de sa vie aux inondations.