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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

menacée de dissolution. Le peuple est résolu à faire une nouvelle révolution, les élections n’ayant pas répondu à ses désirs, une foule immense mélangée d’ouvriers et de gardes nationaux envahit l’assemblée en chantant, et aux cris de vive la Pologne ! Mon père était avec ses amis polonais, mêlés à ce mouvement. Hubert, Blanqui, Barbès, montent à la tribune et déclarent l’assemblée dissoute. Un gouvernement provisoire est bientôt proclamé, composé de Louis Blanc, Barbès, Albert (premier ouvrier au parlement), Blanqui, Raspail, Huber, Caussidière, Pierre Leroux, Cabet, Proudhon, mais bientôt le tambour bat, la Garde Nationale et la garde mobile rassemblées sur tous les points de Paris, chassent les envahisseurs, ramènent les représentants au Palais Bourbon. Barbès et Albert sont arrêtés.

À l’Hôtel de Ville, Blanqui est obligé de s’enfuir, enfin Caussidière, à la tête de ses montagnards est contraint de quitter la Préfecture qu’il occupait depuis le 24 février.

La majorité de l’assemblée eut recours aux moyens de répression. Sur la proposition de Goudchaux et de Falloux on résolut de dissoudre les ateliers nationaux, 107 000 ouvriers se trouvaient jetés sur le pavé. Les ateliers nationaux créés par les ennemis du socialisme qui voulaient démontrer la folie des réformateurs sociaux servent encore dans la bouche des bourgeois férus des mensonges officiels, d’arguments contre ceux qui étaient opposés à la fondation des ateliers.

Le 21 juin, tous les ouvriers de 18 à 25 ans furent