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QUATRIÈME PARTIE

sont dehors, on peut dire que tout Paris assiste au bombardement.

Le 15 janvier, c’est plus effroyable que jamais, toutes les maisons tremblent, les plafonds s’effritent, la poussière tombe des murs ; malgré la gelée et le vent glacial, il y a toujours une foule dehors du côté du Trocadéro. Saint-Cloud brûle, une grande quantité de maisons sont en flammes, à l’horizon du côté de Saint-Cloud. C’est affreux, mais horriblement beau.

19, Paris tout entier est dehors, dans l’attente, devant les portes des ambulances, des rangées de gens stationnent, des voitures, des civières arrivent, tout le monde se précipite ; c’est un père, un fils, un mari, un frère que l’on cherche dans cette masse de blessés, chacun a quelqu’un à reconnaître dans cette mêlée, la foule est si nombreuse qu’on est obligé de mettre un cordon pour empêcher l’envahissement.