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QUATRIÈME PARTIE

suffirait aux besoins de ma petite famille. Le siège ne sera pas éternel, me disais-je. Je remis à ma mère cet argent, car n’ayant pas de grands besoins, il m’était inutile.

Ayant appris la fondation d’une ambulance aux Champs Elysées, je pris le parti de me présenter ; malheureusement le service était au complet. Déçue j’écrivis une longue lettre au Rappel pour réclamer notre droit à l’égal des religieuses, de soigner nos blessés sur le champs de bataille.

À mon appel, je reçus une lettre du comité de la rue Feydeau, lequel faisait partie de la Convention Internationale de la Croix-Rouge.

J’ignorais absolument quelle était l’organisation de ce comité ; ma lettre en main, je me rendis rue Feydeau où je fus bien accueillie, je dis le grand désir que j’avais d’être utile à ma patrie, je fus admise.

Nous assistions à des sortes de cours pratiques, où l’on nous enseignait comment on fait les premiers pansements, on nous faisait préparer les boîtes nécessaires pour le service ambulant, lesquelles devaient contenir les choses les plus indispensables.

On nous fit des cours théoriques sur la propreté et sur l’hygiène pour le lavage des plaies, enfin tout ce qui est de première nécessité en attendant le docteur, s’il se trouve sur un autre point ; on nous apprit à rouler les bandes, à préparer la charpie, les épingles à agrafes, le fil et la soie cirée.

Après quelques semaines, nous étions au courant et aptes à entrer dans une ambulance de Paris, ou à