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CHAPITRE XVI


Le 12 septembre, dans l’après-midi, mon mari vint me dire qu’il avait décidé de s’engager dans les Francs-Tireurs de la Loire. Le colonel Aronsohn, avait organisé un bataillon composé d’anciens militaires ; mon mari ayant fait partie de la Garde Impériale, fut accepté d’emblée, je savais aussi qu’il avait eu beaucoup de courage au combat, et qu’il avait le caractère essentiellement militaire ; puis il avait été parmi les vainqueurs de Crimée.

Loin de le décourager, je lui ai donné mon consentement de bon cœur, pour la défense de notre chère République.

J’aurais, préféré que la guerre ne fût pas, mais puisque la fatalité nous obligeait de la subir, nous devions tout faire pour délivrer la France du joug de l’étranger.

Comme toujours, le malheur se complique.

Une semaine avant la fermeture des portes de la ville, une dame, gardienne d’un hôtel particulier de Faubourg St-Germain, reçoit un télégramme de ses maîtres, lesquels étaient en Angleterre ; on lui disait qu’il fallait qu’elle partît immédiatement. Elle demanda à ma mère si elle voulait lui rendre le service de garder son enfant pour quelques jours. Naturellement nous avons dit oui.