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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

deux jours après la fin de cet horrible drame, les députés eux-même l’ignoraient.

Un certain nombre de députés, plus ou moins dévoués à l’empire, songeaient à établir un gouvernement mixte. Quant à la politique à suivre, c’était la guerre, non pas pour la France, pour la patrie, mais pour reconstituer l’empire avec la régence.

Le peuple devenait perplexe, le bruit d’une défaite commençait à circuler peu à peu, on parlait de la capitulation.

Le 3 septembre, à la suite de la séance du jour, les députés proposèrent une séance de nuit.

Demeurant près du Journal Officiel, nous allâmes pendant la soirée dans la cour du journal pour avoir des nouvelles plus précises.

Nous vîmes affiché le télégramme suivant sur la porte :

Après d’héroïques efforts, l’armée a été refoulée dans Sedan. Elle a été obligée de capituler, l’empereur a été fait prisonnier. (ce n’est pas l’armée qui avait capitulé, c’est l’empereur.)

Il n’y avait donc plus de doute.

Séance de nuit, M. J. Favre : « Je demande la parole, pour le dépôt d’une proposition. Nous demandons à la chambre de bien vouloir prendre en considération la motion suivante :

Art. 1. Louis Bonaparte et sa dynastie, sont déclarés déchus des pouvoirs que la constitution leur avait conférés

Art. 2. Il sera nommé un gouvernement provisoire.