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CHAPITRE XIV


M. Paul de Cassagnac écrivait dans son journal, la guerre est impérieusement réclamée par les intérêts de la France, et par les besoins de la dynastie.

Cette guerre, disait l’impératrice, c’est ma guerre !…


Chaque soir, des hommes en blouses blanches circulaient librement sur les boulevards, drapeau rouge en tête, et à la main, au bout d’un bâton, une lanterne carrée, garnie de papier transparent, sur chaque face était écrit en gros caractère : « À Berlin », et sur leur parcours, ils hurlaient : « Vive la guerre ! À Berlin ! À Berlin ! » sur l’air des lampions.

Tout cela donnait une grande inquiétude dans la population, le travail n’allait pas depuis longtemps, les gens fortunés quittaient Paris, les bourgeois de richesse moyenne s’en allaient en province, dans leur propriété ou dans leur famille.

Le peuple doit rester pour la défense de Paris, s’il ne meurt pas de misère avant d’être incorporé.


Le 6 juillet, la guerre était considérée comme certaine. Ce jour-là, M. de Persigny écrivait à l’empereur : « J’adresse à Sa Majesté, mes félicitations les plus ardentes à propos de la guerre.