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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

Les affaires de l’empire allaient de mal en pis. D’abord l’acquittement du prince Pierre Bonaparte, par la haute cour de Blois. La condamnation de Rochemont. Tous ces faits avaient excité au plus haut point l’opinion publique.

Le 19 janvier de la même année, se déclara la grève du Creusot, usine dont Schneider, président du corps législatif, était le directeur.

Pour la première fois on entendit parler du mécanicien Assy.

On avait appris dans l’administration qu’il avait réorganisé la société de secours mutuel, de ce fait, il reçut son congé.

Il sortit, et tous ses camarades abandonnèrent les mines et le suivirent. La grève était déclarée.

Aussitôt on fit appel à la force armée pour protéger l’usine.

Pour la première fois aussi, B. Malon se fit connaître, comme correspondant de la Marseillaise. Ils furent poursuivis et arrêtés comme membres de l’Internationale des Travailleurs.

Il y eut beaucoup d’arrestations.

L’armée fit feu sur le peuple.


En février Mégy, mécanicien, fut surpris dans son lit avant l’heure officielle, étant sous le coup d’une arrestation, pour avoir pris part aux manifestations du 8, 9, 10 février ; un agent de police força la porte, Mégy, fort de son droit se défendit, il tira un coup de revolver et tua l’agent. Aussitôt il fut pris au collet,