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die de Brizeux[1]. La pièce avait été reçue dès le commencement de l’année 1826, au moment où M. Charles Magnin donnait à l’Odéon une comédie en prose sur la même aventure : Racine ou la Troisième Représentation des Plaideurs[2]. M. Magnin, avant de devenir une des lumières de la critique et de l’érudition française, avait donné cette jolie pièce, « voulant — dit M. Sainte-Beuve[3] — marquer son goût pour les ouvrages de nos grands poètes, sa familiarité dans leur commerce, et témoigner agréablement qu’il avait qualité comme critique des choses de théâtre. » M. Magnin allait enrichir Le Globe d’excellents articles sur les représentations théâtrales ; et personne n’ignore avec quelle hauteur de vues, avec quelle finesse et quelle largeur d’érudition il suit dans tous les sens les vicissitudes de la scène depuis ses origines.

On chercherait vainement un rapport analogue entre la comédie de Brizeux et les poèmes qui ont illustré son nom. Il en parlait rarement et semblait l’avoir rayée de la liste de ses œuvres. Ceux qui en retrouveront le texte, devenu rare aujourd’hui, y verront de la grâce, de la gaieté, une familiarité charmante avec les maîtres, des passages bien faibles souvent, souvent aussi des vers négligemment faciles, comme il sied au dialogue comique, en un mot, un certain reflet de la poésie d’Andrieux. Il y a même une allusion expresse à ce joli tableau du Souper d’Auteuil que la critique a signalé avec raison comme le chef-d’œuvre des pièces-anecdotes[4]. Brizeux se cherchait encore lui-même. Il se

  1. Elle a été écrite en collaboration avec M. Philippe Busoni.
  2. Jouée à l’Odéon le 16 mars 1826.
  3. Voyez l’article sur M. Magnin dans la Revue des Deux Mondes du 13 octobre 1843.
  4. Je ne citerai que ce passage ; il suffit pour donner le ton des vers et de la pièce.

    RACINE.
    Tu boiras donc toujours ?
    CHAPELLE.
    Oui, parbleu ! mon enfant,