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ser l’esprit critique de Le Gonidec. Et, chose merveilleuse, dont nous-même avons fait l’épreuve en plus d’une chaumière, ses textes, sauf quelques mots renouvelés, sont bien de notre temps et lucides pour tous. Ce n’est plus ce style franco-breton, qui ne présente à l’esprit qu’un sens confus ; c’est un style sincère et originel qui, lorsque l’ancien mot a été reconnu et saisi, fait briller les yeux du laboureur et va remuer dans son cœur les sources vives du génie celtique.

Ce mouvement donné à la littérature nationale peut se continuer. Les élèves de Le Gonidec sont nombreux, et plus d’un a la science du maître.

Une doctrine un peu large devrait aimer, en regard même du génie de la France, cette variété du génie breton. Pour tenir à tous les sentiments généraux, ne brisons pas les sentiments particuliers ou l’homme a le mieux la conscience de lui-même. L’idiome natal est un lien puissant : soyons donc fidèles à notre langue natale, si harmonieuse et si forte au milieu des landes, loin du pays si douce à entendre.