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vénération qui, durant toute cette solennité, entoura l’illustre président, que son sang aurait dû se raviver au contact d’une si ardente jeunesse. À quelques jours de là, cependant, un mal cruel le saisit. Le Gonidec reconnut vite le terme inévitable, et, chrétien, se soumit une dernière fois à sa devise : Ioul Doué, Volonté de Dieu. Après cinq mois de continuelles douleurs, il expirait, le vendredi 12 octobre 1838.

Son convoi fut suivi jusqu’au cimetière par un grand nombre de ses compatriotes. Là, celui qui écrit cette notice, rappelant devant sa tombe les grands et nombreux travaux de Le Gonidec, a demandé que la Bretagne ne laissât point dans un cimetière étranger celui qui avait si bien mérité d’elle, mais l’ensevelît dans sa ville natale du Conquet.

À la suite de ce convoi, une commission formée de MM. F. de Barrère, A. Brizeux, Alfred de Courcy, Audren de Kerdrel, Edmond Robinet, Emile Souvestre, a arrêté ces deux articles :

1° Du consentement de la famille, une souscription est ouverte dans le but de transporter au Conquet, sa ville natale, les restes de M. Le Gonidec ;
2° Sur sa tombe seront gravés ces vers :
Peûlvan, diskid d’aun holl hanô Ar-Gouidek,
Dénl gwiziek ha dén fur, reizer ar brezounek.

C’est-à-dire :

Pilier de deuil, apprends à tous le nom de Le Gonidec,
Homme savant, homme sage, régulateur du langage breton.

Notre pays et même le pays de Galles ont repondu