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tait lui-même en France, avec une courtoisie parfaite, le précieux dictionnaire. Dans cette entrevue, Le Gonidec, très attaché de cœur et d’esprit au dogme catholique, arrêta que l’Ancien Testament, comme déjà le Nouveau, serait littéralement traduit d’après le latin de la Vulgate. Le manuscrit est en Galles ; une copie très exacte est restée à Paris entre les mains du fils aîné de l’auteur, l’abbé Le Gonidec. Les Visites au Saint-Sacrement, de Liguori[1], ouvrage pour lequel il avait une prédilection particulière, et enfin l’Imitation[2] qu’il terminait avec un grand soin quand la mort l’est venue surprendre, complètent la liste de ses traductions bretonnes. Toutes sont en dialecte de Léon. On se demande derechef si ces trésors de science et d’atticisme celtiques disparaîtront avec celui qui les amassa, et seront comme ensevelis dans sa tombe. — Mais épuisons les faits.

VIII

La science avait réservé à la vieillesse de cet homme une place tout exceptionnelle. Misa la retraite en 1834, il dut revenir à Paris et chercher dans une maison particulière le travail nécessaire pour nourrir sa famille. L’administration des Assurances Générales, dirigée par M. de Gourcuff, est, on peut le dire, une colonie de Bretons : M. Le Gonidec en devint l’âme, pour ceux-là du moins qui, sous la modestie des formes, devinaient la noblesse de la pensée s’exprimant par le plus pur lan-

  1. Gwéladennou d’ar Sakramant.
  2. Heûl pé Imitation Jésus-Krist.