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comme chez tout Breton, timide à entreprendre et combattu d’incertitudes.

C’était l’heure où tout se réorganisait sous la main du premier consul. Chacun, dans les partis détruits ou rapprochés, s’occupait de son avenir : Le Gonidec y devait songer. Or le baron Sané, son oncle, un des hauts administrateurs de la marine, lui pouvait être d’un grand secours. Telles furent les observations d’un intime ami[1] de Le Gonidec, lequel, partant pour la capitale, le décida à l’y accompagner. Ces espérances n’étaient pas vaines. Arrivé à Paris au mois de juin 1804, il occupa, dès le mois de juillet, un emploi dans l’administration forestière.

L’année suivante, son nom figure parmi ceux des membres de l’Académie celtique, réunion qui se rattache trop aux généralités de notre sujet pour ne pas obtenir ici une mention. D’ailleurs, quels qu’aient été ses travaux, elle a fait naître la Grammaire celto-bretonne.

III

L’Académie celtique s’ouvrit le 9 germinal an XIII, avec tout l’enthousiasme que les fondateurs conservaient de leurs relations avec Le Brigant et La Tourd’Auvergne. L’auteur du Voyage dans le Finistère, Cambray, présida la première séance. Le savant M. Eloi Johanneau, qui avait conçu le projet de l’Académie, exposa le but de ses recherches, toutes dirigées vers les antiquités des Celtes, des Gaulois et des Franks. Cette pensée fut rendue allégoriquement dans le jeton

  1. M. de Rodellec du Porziz, à qui sont dus ces détails.