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II

Ici commence la véritable vie de Le Gonidec, cellelà du moins qui conservera son nom : « Unius ætalis sunt res quæ fortiter fiunt : quæ vero pro patriâ scribuntur æternæ sunt. »

Cette épigraphe des Origines gauloises de notre Malo-Corret (La Tour-d’Auvergne) pourrait être plus justement celle des œuvres de Le Gonidec. À vrai dire, son génie propre n’était pas dans l’action, où l’avaient fatalement jeté les troubles de son temps. Et, chose bizarre cependant, la suite de ces événements entraîna, par leurs combinaisons, sa vocation scientifique. Forcé de se cacher et de vivre sous l’habit des paysans, il se mit à apprendre parmi eux d’une manière raisonnée la langue celto-bretonne qu’il avait parlée sans étude dans son enfance. De ce jour, l’ardeur de la science ne le quitta plus. Elle le suivit dans les places importantes d’administration qu’il occupa sous l’Empire, et dans le modeste emploi où nous l’avons connu pendant sa vieillesse.

Il paraîtrait qu’un compatriote chez lequel notre grammairien reçut une longue hospitalité ne fut pas sans quelque influence sur son esprit. Amoureux des recherches archéologiques, le vieux maître de Ker-Véatou y associa volontiers Le Gonidec. Si ce dernier fut d’un grand secours pour son hôte, il n’importe : on doit saluer en passant ces éveilleurs d’idées.

Voici qu’un nouvel ami sera le nouveau mobile de ce caractère, naturellement fort et opiniâtre, mais,