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NOTE

Après une trop longue absence, l’auteur de ces poésies venait de rentrer en Bretagne et dans un village souvent habité par lui : son arrivée y fut à peine connue, que d’anciens amis, des jeunes filles, des enfants déjà grandis accoururent à sa maison ; et quelques-uns, comme pour avertir qu’ils étaient toujours des siens, se mirent à chanter le refrain d’une de ses chansons : Nous sommes toujours Bretons, les Bretons race forte. Est-il salut plus courtois et plus doux à l’oreille d’un barde ? Ici ce n’est point l’amour-propre qui était heureux. — Il fallait citer ce souvenir à ceux qui s’étonneraient qu’on écrivit encore dans une langue si peu répandue.

Pour ce qui est de sa valeur scientifique et originelle, la langue bretonne n’a plus besoin d’être défendue. Après les travaux de notre grammairien Le Gonidec, on a l’important mémoire de M. Pictet, de Genève, sur l’Affinité des langues celtiques avec le sanscrit, mémoire couronné par l’Académie des inscriptions.