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Comme mon cœur s’emplit d’une si grande foi,
Et se laisse si bien prendre à sa rêverie,
Que, rendant grâce à Dieu, je me dis : « C’est Marie. »

O Marseille ! Chez toi, pour ce bon souvenir,
Et pour d’autres encor, je voudrais revenir !
Ta campagne est brûlée, et sur tes monts de craie
Il n’est point d’herbe humide ou de châtaigneraie ;
Mais la mer d’Orient te baigne de ses flots ;
Tes deux quais sont couverts de joyeux matelots ;
J’aime tes vieux bergers et les troupeaux de chèvres
Aux bassins de Meilhan le soir trempant leurs lèvres ;
Enfin dans tes murs grecs si j’invoquais Platon,
Des amis m’écoutaient volontiers, moi Breton ;
Ma race aux longs cheveux est fille de l’Asie,
Et la lande a gardé la fleur de poésie.





 
Lorsque sur ma fenêtre, à l’heure du réveil,
Légèrement se pose un rayon de soleil,
Un rayon d’espérance entre aussi dans mon gîte ;
C’est comme un ami cher qui, vous faisant visite,
Par de joyeux propos éclaire votre ennui,
Et ce jour-là vous rend égayé comme lui.
Donc, souriant des yeux au rayon d’or qui brille,
Léger d’âme et de corps, sans retard je m’habille,
Puis je m’en vais heureux de tout ce que je voi :
Le rayon matinal dore tout devant moi.