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CHANT HUITIÈME

LE CHASSE-MARÉE.


Le Port de Concarneau (Conque des Promontoires). — Appareillage d’un chasse-marée. — Un prêtre de Scaer et deux jeunes gens, Lilèz et Anna, demandent passage. — Départ. — Les îles Glénan et les roches de Penn-Marh. — Calme dans la baie d’Od-Diern. — Lilèz rouvre les yeux. — Les âmes de Grallon et d’Ahèz. — Vent d’ouest. — Confession d’Anna. — Côtes horribles de Cornouaille. — Les âmes de Grallon et d’Ahèz reparaissent. — Effroi du patron et du vicaire. — Prière à saint Beûzec.


Comme une conque immense ouverte au bord des eaux,
En Cornouaille est un port : il y vient cent bateaux.
Un sable jaune et fin couvre ses côtes plates,
Mais un infect amas de rogues, de morgates,
D’ossements de poissons sur le rivage épars,
La saumure qui filtre entre les deux remparts,
Soulèvent tous les sens quand cette odeur saline
Arrive au voyageur qui tourne la colline,
Laissant derrière lui les taillis de Melven,
La belle lande d’or qui parfume l’Aven,
Lt ces mouvants aspects de plaines, de montagnes,