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CHANT CINQUIÈME

CARNAC.


Le marin Mor-Vran s’oppose au départ du clerc. — Fête à Carnac. — Saint Cornéli, patron des bœufs. — Plaintes d’un vieillard sur le déclin des anciennes mœurs. — Ce que Daûlaz répondit. — Paroles d’un étranger. — Le dieu Hu-Cadarn et ses bœufs, honorés avant Cornéli. — Déluge causé par le Castor-Noir. — Commémoration druidique de la victoire des bœufs de Hu-Cadarn. — Étonnement des assistants. — Le clerc fait sa prière de départ. — Il retrouve le vieillard. — Procession nocturne et secrète de Carnac.

 
Tous les men-hîr luisaient sous le soleil levant,
La bruyère jetait ses doux parfums au vent,
Et, le long des bateaux amarrés au rivage,
La baie avec amour roulait son flot sauvage.
 
Parce beau jour, pressé de rentrer au canton,
Le jeune Cornouaillais s’arma de son bâton :
« Adieu, digne Mor-Vran ! Et vous sa chère fille,
Nona, ma sœur, adieu ! Le jour se lève et brille,
Je veux à son coucher dormir loin de chez vous.
Mais que d’amis je laisse en pleurant ! Adieu, tous ! »