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CHANT DIX-HUITIÈME

LA NUIT DES MORTS.


Temps des veillées. — Solitude «t tristesse chez la veuve d’Hoël. — Grande veillée de la première nuit de novembre. — Quels hôtes sont attendus. — Préparatifs d’Anna, et terreurs de sa mère. — Le balayage des Âmes. — Feu et repas funèbres. — Le cantique des morts. — Un voyageur. — Vision dans la lande de la Trève-des-Druides. — Rencontre du voyageur par le clerc Daûlaz et les chanteurs de nuit.


Les soirs d’automne, après une humide journée,
Il est doux de causer devant la cheminée,
Tous en rond, les enfants assis sur vos genoux.
Et le chien gravement installé devant vous.
Tandis que les fuseaux tournent aux doigts des femmes,
Il est doux d’écouter, les deux mains sur les flammes,
Des contes merveilleux de pays enchantés,
Et depuis des mille ans les vieux airs répétés,
Où revit la Bretagne avec toute sa gloire,
Et dont le noble peuple a gardé la mémoire.
Ainsi dans les manoirs, où chaque souterrain
A son dragon de feu, chaque préau son nain ;