Page:Brizeux - Œuvres, Les Bretons, Lemerre.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHANT DIX-SEPTIÈME

LES TRAVAUX D’AUTOMNE.


Les abeilles ; instructions de la veuve à ses filles. — Les deux orphelines vont servir à une fête de leur oncle Tal-Houarn. — Réparations des talus de Ker-Barz (Village-du-Barde). — Travail en commun de vingt laboureurs. — Banquet du soir, et pourquoi le clerc s’y insinue. — Éloge poétique du village fait par le clerc, et enthousiasme des assistants. — Les prières et le départ. — Comment la veuve terminait sa journée. — La bague de la veuve.


 
« Laissez leur robe noire aux ruches des abeilles,
Mes filles ; entre nous les peines sont pareilles :
De rouge à votre noce il faudra les couvrir
Pour qu’elles aient aussi part dans notre plaisir.
Ces faiseuses de miel, en faisant leur ouvrage,
Prennent une âme douce et qu’un rien décourage :
Notre ferme, on dirait, est leur autre maison.
Aimons donc nos amis : c’est bonheur et raison. »
 
La digne veuve ainsi, durant ces jours moroses,
Elle-même tirait du miel des moindres choses.
Sur son humble ménage, oh ! comme elle veillait !
Attentive aux enfants, attentive au valet !