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L’entrevoyant, vers lui je m’élance à grands cris !…
Brave cœur, pour me voir il venait de Paris.
Après ces doux instants, tous deux assis dans l’âtre,
Comme il tenait ses yeux ouverts sur chaque pâtre !
Fronts calmes, gestes vrais, parler simple et naïf,
Il avait devant lui le monde primitif.

VII

ALIZA

Cette fleur, que jamais un de vous ne la cueille !
Au mois dernier, déjà s’ouvrait ce chèvrefeuille :
Aliza qui passait en rompit un rameau.
Et l’avait sur son cœur, en rentrant au hameau.
Elle mourut. La fleur sur son cœur fut laissée.
Et suivit au tombeau la vierge trépassée.
On dit que, pour revoir l’arbuste regretté,
Elle apparaît au lieu que, jeune, elle a quitté :
La vie a son secret, la mort a son mystère,
Pour une fleur peut-être on revient sur la terre.
 

VIII

FÉERIE

Dans un champ druidique et dans un ravin noir
De la noble héritière on voyait le manoir,
Et goules et dragons tout cuirassés d’écailles,
Salamandres en feu s’élançant des murailles,
Paladins, l’arme au bras, défendaient ce castel,