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Las ! j’ai vu sous le fer et sous les bras robustes
Les grands arbres tomber ainsi que des arbustes.
Ô profanation ! forfaits ! siècle usurier !…
Puis, maudissant les chefs, j’admirais l’ouvrier.
Serrant le manche dur de toute sa poignée,
Un d’eux au flanc d’un hêtre enfonça la cognée ;
Et le hêtre, fendu des branches jusqu’au tronc,
Éclata sous l’assaut du vaillant bûcheron.

V

PROMENADE

Je veux errer encor dans ces belles prairies,
M’imprégnant de soleil, de lentes rêveries,
Regardant briller l’herbe et trembler le roseau,
Et l’oreille attentive à ce que dit l’oiseau :
Que le troupeau vaguant près du pâtre immobile
L’aveugle sur la route agitant sa sébile,
Et les bruits de la ferme et la paix du hallier,
Le chevreau sur mes pas accourant familier,
M’attirent ! Dans tes bras, Nature, je me livre.
Sois amante à qui t’aime et montre-moi ton livre.

VI

UNE VISITE

Un groupe emplissait l’âtre : à la main leur bâton,
Dix buveurs chevelus fumaient, parlaient breton,
Quand, la porte s’ouvrant de cette auberge sombre,
Un homme de la ville arrive, et moi, dans l’ombre