Que sert, en la sondant, d’irriter notre plaie,
Martyrs attaches sur la claie ?
Une fatale loi règne et pèse sur nous,
Sentence d’un maître en courroux.
Oublions ! Que l’oubli du mal nous en délivre.
Vivons par tout ce qui fait vivre.
À la nature heureuse, à sa douce beauté
Demandons et force et santé.
Concert des bois, vallons en fleurs, cristal des sources,
Soyez nos charmantes ressources :
À nos sombres ennuis opposez-vous sans fin,
Ô modèle calme et divin !
Et moi, dans les hameaux et les landes celtiques,
Le chantre des choses rustiques,
Que plus d’un primitif appellerait son fils,
S’il descendait dans nos taillis,
Vous me couronnerez, ô fleurs simples, mais fières,
Parures fraîches des bruyères !
C’est mon rêve parfois… Mais en rêvant, Seigneur,
À vous ! le grand, le vrai bonheur.