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Adieu


 
Comme tous ces chanteurs divins, mais désolés,
Qui s’en vont pleurant et voilés,

Disant les grands forfaits, meurtre et poison infâme,
Toutes les souillures de l’âme,

Ou mêlent, emportés par le vent des combats,
Leurs hymnes aux cris des soldats,

J’ai vu le gouffre noir des souffrances humaines,
Nos discords et toutes nos haines :
 
Mais sur mon front pensif, souvent épouvanté,
J’ai remis la sérénité ;

À peine ai-je laissé s’exhaler dans les fièvres
Un soupir mourant sur mes lèvres.

Dans mon cœur cependant vous savez, ô Pitié,
Si votre culte est oublié !