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Vole au delà du Rhin, Esprit plaintif et sombre,
Et verse à ces Germains agenouillés dans l’ombre,
Pour un respect si noble et tant de piété,
Le souffle de Corret, souffle de liberté !

II

Reviens, reviens, Esprit ! aux flancs de la montagne,
Un artiste a taillé le granit de Bretagne,
Il apprête le bronze, et, dans son bourg natal,
Le héros va monter sur le haut piédestal ;
Dis au sculpteur les traits enfermés dans la bière,
Et, comme s’il parlait, qu’on lise sur la pierre :

AU COMBAT GLAIVE D’ACIER.
LIVRE D’OR À MON FOYER.

Noble encouragement, bonheur, lorsqu’une ville,
Dans ses murs tout empreints de sa grandeur civile,
Sur le marbre ou l’airain, aux regards éblouis
Fait surgir le portrait vivant d’un de ses fils !
Plus humble est la cité, plus rayonne l’image,
Plus le héros aimé renaît couvert d’hommage :
Il est, avec le saint, le protecteur des lieux,
Vers lui tendent sans cesse et les cœurs et les yeux.

III

Ô Corret ! ô vrai Celte ! homme plein de franchise !
Sur les soldats du Rhin, sur ceux de la Tamise