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Les Écoliers de Vannes
poème héroïque




PREMIÈRE ÉPOQUE — 1815


I

Avril et mai.

Leurs livres à la main, sous le bras leurs cahiers,
De Vannes chaque jour sortaient les écoliers ;
Comme si, dans ces mois de sève et d’allégresse,
Ils voulaient au soleil déployer leur jeunesse,
Dans les prés lire Ovide, et, sous les buissons verts,
Aux appels des oiseaux répondre par des vers.
Mais les buissons cachaient des armes, les vallées
Par le seul manîment du fer étaient troublées ;
Là, s’exerçant dans l’ombre à de prochains combats,
Les hardis écoliers devenaient des soldats ;
Car celui dont les mains étaient pleines de guerre
De son île arrivait pour ébranler la terre.
Or, chez nous mille voix crièrent : « C’est assez !
Nos parents, nos amis déjà sont trépassés ;