Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques III-VII, Lemerre.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les nouveaux épousés émerveillaient les yeux.
Leur bonheur mutuel éclairait leur visage,
Du même âge tous deux et dans la fleur de l’âge,
Toujours se souriant à la danse, au repas,
Et la main dans la main, ils ne se quittaient pas.
Chacun, tout attendri, redisait leur histoire
Que, dans nos jours mauvais, on aurait peine à croire :
Celle qu’un vieillard riche aima pour son bon cœur,
Libre, épousant aussi son jeune bienfaiteur :
D’abord, c’est leur rencontre et la fuite soudaine
De l’un, puis son retour superbe à la fontaine ;
Enfin le pur roman que plus d’un a rêvé,
Tout l’idéal perdu dans nos bois retrouvé.
 
Sous l’ombrage, à l’écart, voici quelles paroles
S’échangèrent aussi, caressantes et molles :
Une source y coulait parmi des églantiers,
Et mésanges, linots, sous les arbres fruitiers,
Chantaient ; dans ce courtil l’heureux couple qui s’aime
Vint chercher la fraîcheur et parler de lui-même.

PRIMEL

Chacun d’eux vous vante, ô Nola !
J’en suis fier, et pourtant je sens un trouble là.
Chacun d’eux vous vante, ô Nola !


Arrachez les fleurs d’églantine !
Vous avez son parfum, sa couleur enfantine :
Ils vous aiment dans l’églantine.