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VI


Comment Nola fut ramenée par Primel
sur le chemin du bourg.


Oh ! la joie est dans l’air : des cloches ! des hautbois !
À ces chants de bonheur, heureux, j’unis ma voix…
Doux Esprits qui veillez près de nos métairies,
Les sources de beauté que l’on disait taries,
Vous les faites jaillir limpides sous mes pas,
Sans cesse j’y reviens et ne m’en lasse pas :
Poète en son sentier fut-il jamais plus ferme ?
Achevons ce récit, doux Esprits de la ferme.
Un seul toit les attend, oh ! suivons jusque-là
Les touchantes amours de Primel et Nola !
Vous, hymens primitifs, grâce antique et suprême.
D’une blanche couronne entourez ce poème !

C’est au bourg. Jusqu’au soir la noce avait duré
De celle qu’on nommait la veuve de Corré ;
Noce, disaient les vieux, comme on n’en vit pas une,
Et qui fera, cent ans, l’orgueil de la commune,
Où mon village aimé tenait aussi son rang,
Où le cidre coulait comme l’eau d’un torrent,
Où les fours enflammés ne cessaient pas de cuire,
Les danseurs de danser, les sonneurs de bruire.
Fête immense. Surtout, splendides, radieux,