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POÉTIQUE NOUVELLE

Par des efforts divers cherchant la vérité.
Armé de son compas d’où la gloire rayonne,
Sur le marbre Archimède inscrit un hexagone ;
C’est le grand Ptolémée, un globe dans la main,
Des astres le premier indiquant le chemin ;
Attentif et muet, près de lui Pythagore
Écoute dans les airs leur passage sonore ;
Cependant, à l’écart, Socrate, pur esprit.
Discute ; c’est le cœur de l’homme qu’il décrit :
Sage révélateur, précurseur de l’Idée,
D’un céleste démon belle âme possédée,
Et qui laisse à ses fils Aristote et Platon
Étendre, formuler sa modeste leçon.
Ô géants du savoir ! l’un, par un geste austère,
Se pose ordonnateur des choses de la terre ;
L’autre, le doigt levé, signe doux et puissant.
Dit que tout monte au ciel et que tout en descend.

Il est vrai ! — Toi qu’un maître appelait Béatrice,
Viens donc aussi vers nous, divine inspiratrice ;
Toi qui parles de Dieu dans la langue du ciel.
Dans nos discours humains répands un peu de miel :
La Muse nous versa son onde avec largesse,
Nous avons écouté la voix de la Sagesse :
Éclaire nos esprits d’un de tes purs rayons.
Toi qui sais la douceur des contemplations.
Pour les bien admirer, ces dernières merveilles,
Ô sainte ! nous t’ouvrons nos yeux et nos oreilles.
« Ô mortels ! le spectacle exposé devant vous,
Les anges même au ciel l’adorent à genoux ;
Sur leurs fronts inclinés ils ramènent leurs ailes.
Tant vives à leurs yeux brillent les étincelles