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La Vie


À Louise A…


Un bel ange gardien penché vers son berceau,
Quand ses yeux étonnés s’ouvrirent à la vie
Et que sa mère en pleurs la contemplait ravie,
 
Invisible, la prit sous le léger cerceau,
L’instruisant d’une voix mystérieuse et tendre,
Et l’ange au doux parler, l’enfant semblait l’entendre :

« Au jardin de l’aïeule égayé du zéphyr,
Où les jeunes oiseaux vont essayer leurs ailes,
Parmi les blancs jasmins enlacés aux tonnelles,
Fleur humaine, tu dois t’élever et fleurir.
 
« Savoure le printemps !… Résignée à mûrir,
Amasse dans ton sein les graines maternelles ;
Enfin, pour refleurir aux sphères éternelles,
Lis d’or, cueilli par Dieu, sur son cœur viens mourir. »