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VI
À MARIE


Restez inconnue, ô Marie !
À filer loin du bourg près de votre foyer,
Toute au soin de la métairie
Et des fils que le ciel voulut vous envoyer.
Mais riez avec moi d’une méprise étrange :
Une fée au teint noir fut prise pour un ange,
Pour vous, ô fleur du Scorf, ô perle de l’Ellé !
Légère comme l’hirondelle.
Lorsque enfants nous courions pieds nus, le long du blé.
Vous que l’amour fait immortelle !


VII
LA BRAHMINE
(Traduit de Vyasa)


Belle comme Lackmî, la déesse immortelle,
La vierge Sàvitri devint grande comme elle ;
Treize ans elle grandit en beautés, en vertus,
La merveilleuse enfant aux doux yeux de lotus ;
Enfin l’heure lui vint d’être une fiancée,
Et les hommes, épris de sa taille élancée,
De ses bras arrondis et semblables à l’or,
Murmuraient : « Quel héros gagnera ce trésor ?
Ô belle forme étincelante !
De l’éclat du jeune âge elle est comme brûlante. »