Est-ce tout ? le bonheur, ô cœurs irrésolus,
Si l’on n’ouvre à sa voix, passe et ne revient plus ;
Quand l’arme du chasseur hésite, l’hirondelle
Dans les fonds bleus du ciel s’élance à tire-d’aile.
Et moi, pour rapporter leur entretien, comment
Ai-je su pénétrer ce mystère charmant ?
Amoureux ! amoureux ! des plaines aux vallées,
D’invisibles esprits les landes sont peuplées ;
Les guérets ont des yeux ; ils entendent ; cent voix
De vos chastes accords se parlaient dans les bois.
Mes vers se sont émus. Douce histoire ! je l’aime
Comme une belle chose arrivée à moi-même ;
Et, comme d’un bourgeon prêt de s’épanouir,
De vos amours j’attends la fleur qui doit sortir.
On voit des noms écrits autour des arbres verts ;
Plus d’une chanson tendre est déjà composée :
Les cœurs des amoureux laissent couler des vers,
Et l’aube épanche sa rosée.
Ah ! voici le renouveau !
Que chante-t-on, pastoureau,
Sur la lande ?