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De nageurs se faisant apprentis matelots,
Ils suivent les pêcheurs au milieu des îlots.
Noirmoutiers à leurs pas ouvre son sanctuaire :
Moines qui blanchissez cet antique ossuaire,
Vous, morts dans le silence et les austérités,
Que vous devez gémir de ces légèretés !…
Mais vous vous rendormez paisibles dans vos tombes
Au long roucoulement de vos sœurs les colombes. —
Visitant chaque îlot et leurs roches à pic,
Les barques vont ainsi tout le long de Pornic.

Dans les terres parfois de longues promenades
Emportent à grand bruit désœuvrés et malades.
Les dames, hardiment suivant leurs cavaliers,
Passent, brillants éclairs, à travers les halliers ;
D’autres, qu’a transportés leur calèche superbe,
Descendent et gaiment font un repas sur l’herbe,
Tandis que sur le bord d’un taillis, à l’écart.
Son album déployé, rêve un ami de l’art.
Au retour, les bains frais où vient trembler la lune,
Le bal sous les bosquets, le concert sur la dune,
Mille intrigues ; enfin, baigneurs, vous le savez,
Les plaisirs… et les maux de Paris retrouvés.
Quel est donc parmi vous, sous un chapeau de paille,
Ce porteur éternel d’un binocle d’écaille,
Tout de la tête aux pieds habillé de nankin.
Qu’une rime très riche a surnommé faquin ?
 
Oh ! le fils du pêcheur et de la bonne hôtesse
A senti son esprit déborder de tristesse.
Il quitte pour trois mois son logis, son bateau.
Adieu ! — Comme il passait sous les murs du château,