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VII

« Tel est mon sort étrange. Et pourtant, je m’en vante,
Je suis l’amour de ceux dont je fais l’épouvante ;
Voyant leur vaisseau fuir, je murmure : « C’est bien ! »
Ils vont, sauvés par moi, prier pour le gardien.

VIII

« Ainsi mes tristes nuits passent. Dans la journée
Je tiens ma longue-vue avec bonheur tournée
Vers la pauvre maison où tout ce qui m’est cher
Tourne aussi son regard et son cœur vers la mer.

IX

« Quand pourrai-je les voir ? — Ce matin mon vieux père
Disait, en abordant le bateau d’un douanier :
« Sans peur laissez la clef dans la serrure… à terre !
« Des bras vous sont ouverts là-bas, bon prisonnier. »