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Puis, des l’aube, je vois les jeux
De l’oiseau qui sautille entre les pieds des bœufs,
Et près des sources pond ses œufs.

Ô chère solitude ! — Et pourtant, je le jure,
Arts élégants, bronze, peinture.
Je vous aime, rivaux de cette âpre nature !

Hélas ! me préservent les cieux
De vous nier jamais, symboles radieux,
Charmes de l’esprit et des yeux !

Et si, vivant d’oubli dans cette humble Cornouaille,
J’entends vos clameurs de bataille,
Héros et saints martyrs du monde, je tressaille !

Mais, ô calme riant des bois,
Revenez dans mon cœur, adoucissez ma voix,
Faites aimer ce que je vois.

C’est là de tous mes vers la pieuse demande :
Esprits des champs et de la lande,
Versez en moi la paix pour que je la répande !