La mort vint menaçante, et votre illustre père
Voyait fuir avec vous son étoile prospère.
Les plus savants de Cos arrivent à sa voix.
Puis, mandant un exprès au pays des Gaulois :
« Bon Divitiacus, pontife des druides,
À la vie, à la mort, ô sage, tu présides !
Tu lis dans les secrets du temple de Bangor ;
La nature t’ouvrit son magique trésor ;
Tu sais l’herbe vitale et la plante mortelle…
Or ma fille se meurt, et je meurs avec elle !
Hôte de Cicéron, noble ami de César,
À ton enclos royal est un rapide char,
Hâte-toi : l’Apennin est encor blanc de neige,
Mais l’homme bienfaisant, un esprit le protège.
Ô mage ! ô saint druide ! ô grand chef éduen !
Tout le savoir des Grecs pâlit devant le tien ! »
L’enchanteur se hâta, mais déjà sous la porte
La fille du consul, Tullia, gisait morte.
Aux bois de Tusculum, près d’un antre isolé,
Avec son livre errait le père désolé :
« Ô fille vertueuse ! ô femme de génie !
La mort ne t’aura pas tout entière bannie !
Le marbre de Paros et l’art athénien
Garderont ton beau nom immortel près du mien.
Le sanctuaire pur que mon amour te dresse
Aux regards des Romains va te faire déesse ;