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Le seigneur Lez-Breiz, le bon chevalier.
Éveille un matin son jeune écuyer :

« Page, éveille-toi, car le ciel est clair ;
Page, apprête-moi mon casque de fer.

« Ma lance d’acier, il faut la fourbir,
Dans le corps des Franks je veux la rougir.

— Maître, vous avez mon cœur et ma foi ;
À cette rencontre irez-vous sans moi ?

— Que dirait ta mère, enfant sans raison,
Si je revenais seul vers sa maison ?

« Si ton corps restait au milieu des morts,
Ta mère viendrait mourir sur ton corps.

— Maître, au nom du ciel, maître, parlez bas,
Et marchons tous deux à vos grands combats.

« Moi, des guerriers franks je n’ai nulle peur :
Dur est mon acier et dur est mon cœur.

« Maître, où vous irez avec vous j’irai.
Où vous combattrez, moi, je combattrai. »

III

Le seigneur Lez-Breiz, des Bretons l’appui,
Allait au combat, son page avec lui.