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Les deux Fleurs


le voyageur.

Arrête ton cheval, saute à bas, mon vieux faune !
Et va, bon voiturin, du côté de la mer :
Sur le bord de cette anse où le flot est si clair,
Coupe, dans les rochers, coupe cette fleur jaune.

le voturin.

C’est une fleur sauvage, ô seigneur étranger !
Là-bas nous trouverons des bouquets d’oranger.

le voyageur.

Non, laisse l’oranger embaumer le rivage,
Pour ces parfums si doux je suis barbare encor ;
Mais sur ma terre aussi poussent les landiers d’or.
Et j’aime la senteur de cette fleur sauvage.


Près du golfe de la Spezzia.