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Ô temple de Félix, opulentes murailles,
Les Normands t’ont brûlé, religieux manoir,
Sanctuaire incrusté de l’étain de Cornouailles,
Si luisant que la lune en faisait son miroir !
 
Mais grâce, grâce enfin pour ces hordes nomades !
Quelles destructions peuvent nous effrayer,
Dans ce siècle vanté, nous, témoins des noyades,
Ces hymens de la mort célébrés par Carrier !

De la vague et du feu cité victorieuse.
Suis tes riches destins ! Les travailleurs sont rois.
A l’Inde qui t’appelle obéis, voyageuse !
Mais orne ton vaisseau du Mercure gaulois.

Ce père du commerce inventa l’harmonie,
Partout à la pensée ouvrant un libre essor ;
Médite l’attribut de son double génie :
De la bouche du dieu sortaient deux chaînes d’or.

à boulay-paty


Je t’adresse ces vers, poète de la Loire :
Toi, redis-les aux bords amoureux de tes sons,
Auteur de fiers sonnets et de molles chansons,
Qui restent dans le cœur comme dans la mémoire.